Thérapie de Shack

Publié le par Hubert Mansion

Dans mes pérégrinations lointaines, voici le shack le plus authentique que j’aie trouvé (merci à Steve de m’avoir prêté une combinaison Hydro-Québec car il faisait – 43 C).

Il se situe à la limite entre la Baie James et l’Abitibi et est habité à l’année longue par Bertrand, qui y vit en célibataire. La maison contient une chambre à coucher, un salon-salle-à-manger-cuisine-débarras, et un bureau.

Il se chauffe au bois, évidemment; il n’y a pas d’eau courante, mais un réservoir d’eau de pluie ou de neige fondue, qui s’écoule dans un tuyau de caoutchouc aboutissant dans une boîte de conserves percée, qui fait douche, et robinet quand on l’enlève. Une génératrice fournit un peu d’électricité pour l’éclairage, aidé par l’huile des lampes, mais aussi pour un ordinateur, un téléphone portable et…internet.

Bertrand y vit depuis plus de 10 ans, près du lac et dans sa pensée.  Après des années de voyage dans le Nord et le Grand-nord, il travaille un peu et se repose dans le silence. Je crois que la solitude et la paix ont réussi non seulement  à lui sauver la vie mais à lui y redonner goût.  J’ai souvent pensé que de nombreux Européens qui se ruinent en psychothérapies se trouveraient mieux, seuls comme Bertrand, à affronter leurs démons dans ce genre d’ermitage. Jung lui-même se faisait cette thérapie. Il se réfugiait dans une maison isolée dont il dit : "J’ai renoncé à l’électricité et j’allume moi-même le foyer et le poêle. Le soir, j’allume les vieilles lampes. Il n’y a pas non plus d’eau courante : il me faut aller à la pompe moi-même. Je casse le bois et fais la cuisine. Ces travaux simples rendent l’homme simple et il est bien difficile d’être simple. Je rêve de faire construire de telles cabanes isolées et d’offrir à ceux qui veulent se recentrer quelques jours ou quelques semaines, cette "thérapie de shack".

Publié dans 11-Le Nord pur

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