10 faux amis
En dehors du vocabulaire particulier, il y a, dans la langue canadienne française, des «faux amis», soit des mots français employés dans un sens différent de celui ayant cours en Europe.
1-Versatile: signifie ici doté de nombreux talents.
2-Par exemple: «par contre, en revanche», mais on dit aussi par exemple dans le sens de par exemple.
3-D’abord: a aussi le sens de «si c’est comme ça». «Tu ne veux pas venir avec moi? Ben j’y vais seule, d’abord» (elle n’est pas contente).
4-Transiger: en Europe, ce verbe a le sens de «Accommoder un différend par des concessions réciproques». Au Canada, on l’emploie plus souvent comme «faire du commerce».
5-Flatter: a gardé le sens de «caresser» qu’il a presque perdu en Europe. «Flatte-moi» ne signifie donc pas, comme je le croyais au début, «dis-moi que je suis la plus belle».
6-Gosses: l’histoire est archi-connue. Gosses est utilisé ici avec le sens de testicules. Ce mot n’a été introduit en France qu’après la Révolution française, raison de son absence au Canada.
7-S’ennuyer: a ici un sens sentimental. «Je m’ennuie» signifie le plus souvent «Je m’ennuie de toi». De sorte que quand une Québécoise demande à son conjoint à Paris «Est-ce que tu t’ennuies?» , elle ne lui demande pas s’il s’amuse.
8-Bec: comme dans beaucoup de régions de France, signifie bise, baiser.
9-Développer: a gardé son sens attesté au XIIème siècle, dans «développer un cadeau», c’est-à-dire le déballer.
10-Si: «si» est un mot inexistant au Québec dans le sens de oui, après une question négative. «Tu ne viens pas avec moi? Oui».